Déraison d'état

Comme son nom l'indique, "Déraison d'état" est un thriller de politique fiction, pimenté d'un zeste d'espionnage ou plutôt... de contre-espionnage. "Déraison d'état" explore les dessous d'une élection présidentielle, les manigances et manipulations pour faire gagner un camp contre un autre. La raison d'état consiste à détourner le regard d'une certaine morale quand la sûreté de l'état est en cause. Lorsque la raison d'état tourne mal, cela devient une... déraison d'état. Un séisme aux irréparables conséquences. 

Tout commence par un horrible fait divers. La nièce d'un commandant de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) disparaît brusquement. Mandaté par le commandant, occupé par une enquête relevant de la sécurité intérieure, Langsamer va échouer. Il n'arrivera pas à temps pour sauver la jeune fille, victime d'un viol sauvage qui aboutit à son suicide. Il s'en veut tellement que, de son propre chef, il propose à son ami de l'épauler dans son enquête. 

Nous sommes en période électorale ; le président sortant est à la peine dans les sondages. Le leader de l'opposition, lui, a le vent en poupe. Tout porte à croire qu'il gagnera aisément l'Elysée. Sauf que... Langsamer subodore que les choses ne vont pas se passer aussi facilement. Au cours d'une minutieuse enquête dans les eaux troubles de la politique et les arcanes de la haute fonction publique, le vieux flic cerne les contours d'un vaste complot visant à renverser la tendance. Une machination savamment ourlée par des hommes de l'ombre, aussi machiavéliques qu'opaques. Là encore, Langsamer échouera à sauver les victimes d'un attentat sur l'hippodrome de Longchamp, le jour du Prix de l'Arc de Triomphe. Mais il mettra en lumière les responsables de cette... déraison d'état. 

Le monde de la politique, de la presse et du cheval de course (instrument involontaire de cette machination) est passé au scanner dans ce roman dont certains personnages - pourtant entièrement fictifs - semblent teintés d'une tragique actualité. 

Extrait

4) Séverine.

La pluie giflait les vitres noirâtres par saccades. Les gouttes traçaient des sillons sur le verre sale, comme les larmes sur les pommettes de Séverine. L'adolescente grelottait et sanglotait en même temps, faisant grincer les ressorts du sommier rouillé. Rose était assise quelques mètres plus loin, la tête basse. Immobile. Silencieuse. On n'entendait que le battement de la pluie sur la toiture vermoulue et les gouttes qui tombaient dans une écuelle de zinc. 

Séverine n'avait plus la force de réfléchir. Sous l'effet de la drogue et de la douleur physique, elle était devenue végétative, s'efforçant de survivre. Survivre pour qui ? Pour ses parents, pour Kevin ? Où étaient-ils, que faisaient-ils ? Elle avait été violée, battue quand la drogue n'était pas assez forte pour museler sa révolte... elle se sentait souillée, perdue, incapable de retrouver sa place dans le futur, s'il existait un futur. Son présent était celui d'une immense lassitude, éveillée par une douleur lancinante au niveau du rectum. 

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