Bémol majeur
"Bémol majeur" est le premier roman de la "série Langsamer". Pour être tout à fait exact, il s'agit d'une novella (petit roman de 148 pages) qui fait suite à une série de nouvelles mettant en scène Langsamer, répertoriées sous le titre générique de "Août meurtrier". Sorti en février 2016, "Bémol majeur" introduit Langsamer dans le monde de la musique classique où le fin limier va enquêter sur l'assassinat de la femme d'un chef d'orchestre de renommée mondiale. Chaque chapitre est titré comme peuvent l'être les mouvements d'une symphonie ou d'un concerto. Le lecteur mélomane s'y retrouvera. L'amateur d'intrigues policières, aussi.
Le vol retentissant d'un bijou célèbre a lieu dans un grand palace parisien, le Plaza Athénée, avenue Montaigne. Le lendemain, dans un appartement de la célèbre avenue parisienne, un jockey raté, reconverti en cambrioleur, fait une découverte macabre. Au même moment, Eugène Saint-Eustache, célèbre chef d'orchestre, dirige le final du concerto n°2 de Brahms, avec le virtuose Virgil Soltikov au piano. Commissaire à la Crim', Stéphane Mauduit (que l'on retrouve dans "Episto") est chargé de l'enquête. Tout naturellement, il demande de l'aide à Langsamer qui fut son patron au commissariat de Deauville.
Comment l'existence des principaux personnages de ce roman va-t-elle se trouver changée irrémédiablement, suite aux dettes de jeu de l'un, à l'infidélité de l'autre ? En quoi l'enfance de deux petites filles amies, mais issues d'un milieu social différent, influencera-t-elle la destinée de tous ces protagonistes ? Langsamer va devoir aller jusqu'en Italie pour trouver la réponse à ces deux questions. Comme d'habitude, il mènera cette enquête avec la main d'un maestro et le rythme d'un "allegro vivace" pour aboutir sur un final qui en surprendra plus d'un.
Extrait
"Soudain, il buta sur un obstacle imprévu et tomba en étouffant un juron. Heureusement, de son métier, il avait gardé une certaine souplesse et une habitude de la chute. Le visiteur nocturne était un ancien jockey. Il fit un roulé-boulé et se releva lestement. Il dirigea alors sa torche vers l'obstacle, étouffant un autre cri. Celui-ci, de stupeur. C'était un corps. Le corps d'une femme. Une femme défigurée. Le faisceau éclairait un visage ensanglanté dont il était difficile de reconnaître les traits. De toute façon, il y avait peu de chances qu'il la connût. Personne ne pouvait plus rien pour elle. L'ancien jockey n'avait pas l'âme d'un secouriste, mais il avait gardé les réflexes de son ancienne profession. Sans réfléchir, il prit les jambes à son cou, sortit de l'appartement, dévala les sept étages au grand galop et se fondit dans la nuit.
Lazare Garcin avait plutôt mal commencé dans la vie. Avec un prénom qui, placé à la suite du patronyme, composait un jeu de mots que ses parents avaient dû trouver très drôle, mais qui avait pourri son enfance. A dulte, il aurait pu se venger en laissant les vieux, atteints de sénilité, croupir dans leur urine, mais la Grande Faucheuse avait saboté sa rancune.